Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
LES MALHEURS DE SOPHIE.

habile : il se balança sur sa chaise, et il se pencha tellement en arrière, qu’il tomba. Sophie accourut pour l’aider à se relever.

« Tu t’es fait mal, pauvre Paul ? lui dit-elle.

paul.

Non, au contraire.

sophie, riant.

Ah ! au contraire. C’est assez drôle, cela.

paul.

Oui ! puisqu’en tombant j’ai fait finir notre querelle.

sophie, l’embrassant.

Mon bon Paul, comme tu es bon ! C’est donc exprès que tu es tombé ? tu aurais pu te faire mal.

paul.

Non ; comment veux-tu qu’on se fasse mal en tombant d’une chaise si basse ? À présent que nous sommes amis, allons jouer. »

Et ils partirent en courant. En traversant le salon, ils virent le paquet toujours ficelé. Paul entraîna Sophie, qui avait bien envie de s’arrêter, et ils n’y pensèrent plus.

Après le dîner, Mme de Réan appela les enfants.

« Nous allons enfin ouvrir le fameux paquet, dit-elle, et goûter à nos fruits confits. Paul, va me chercher un couteau pour couper la ficelle. » Paul partit comme un éclair et rentra presque au même instant, tenant un couteau, qu’il présenta à sa tante.

Mme de Réan coupa la ficelle, défit les papiers