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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Je voulais vous dire, maman, que c’étaient les rats qui l’avaient mangée.

madame de réan.

Et je ne l’aurais jamais cru, comme tu le penses bien, puisque les rats ne pouvaient lever le couvercle de la boîte et le refermer ensuite ; les rats auraient commencé par dévorer, déchirer la boîte pour arriver aux fruits confits. De plus, les rats n’avaient pas besoin d’approcher un fauteuil pour atteindre l’étagère.

sophie, surprise.

Comment ! Vous avez vu que j’avais tiré le fauteuil ?

madame de réan.

Comme tu avais oublié de l’ôter, c’est la première chose que j’ai vue hier en rentrant chez moi. J’ai compris que c’était toi, surtout après avoir regardé la boîte et l’avoir trouvée presque vide. Tu vois comme tu as bien fait de m’avouer ta faute ; tes mensonges n’auraient fait que l’augmenter et t’auraient fait punir plus sévèrement. Pour récompenser l’effort que tu fais en avouant tout, tu n’auras d’autre punition que de ne pas manger de fruits confits tant qu’ils dureront.

Sophie baisa la main de sa maman, qui l’embrassa ; elle retourna ensuite dans sa chambre, où Paul l’attendait pour déjeuner.

paul.

Qu’as-tu donc, Sophie ? Tu as les yeux rouges.