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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie, sautant de joie et embrassant sa maman.

Quel bonheur ! quel bonheur ! Merci, ma chère maman. Paul, Paul ! Nous avons un âne, nous avons une voiture… Viens donc, vite !

paul, accourant.

Où donc, où donc ? Où sont-ils ?

sophie.

Maman nous les donne ; elle va les faire acheter.

madame de réan.

Oui, je vous les donne à tous deux : à toi, Paul, pour te récompenser de ta bonté, de ton obéissance, de ta sagesse ; à toi, Sophie, pour t’encourager à imiter ton cousin et à te montrer toujours douce, obéissante et travailleuse, comme tu l’es depuis quinze jours. Venez avec moi chercher Lambert ; nous lui expliquerons notre affaire et il nous achètera votre âne et votre voiture. »

Les enfants ne se le firent pas dire deux fois, ils coururent en avant ; ils trouvèrent Lambert dans la cour, où il mesurait de l’avoine qu’il venait d’acheter. Les enfants se mirent à lui expliquer avec tant d’animation ce qu’ils voulaient, ils parlaient ensemble et si vite, que Lambert n’y comprit rien. Il regardait avec étonnement les enfants et Mme de Réan, qui prit enfin la parole et qui expliqua la chose à Lambert.

sophie.

Allez tout de suite, Lambert, je vous en prie ; il nous faut notre âne tout de suite, avant de dîner.