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LES MALHEURS DE SOPHIE.

« Et l’âne, et l’âne ? demandent-ils.

lambert.

Il n’y a pas d’âne à vendre dans le pays, mademoiselle ; j’ai toujours marché depuis que je vous ai quittés ; je suis entré partout où je pensais trouver un âne. Je n’ai rien trouvé.

sophie, pleurant.

Quel malheur, mon Dieu, quel malheur ! Comment faire à présent ?

lambert.

Mais il ne faut pas vous désoler, mademoiselle ; nous en aurons un, bien sûr ; seulement il faut attendre.

paul.

Attendre combien de temps ?

lambert.

Peut-être une semaine, peut-être une quinzaine, cela dépend. Demain j’irai au marché, à la ville ; peut-être trouverons-nous un bourri.

paul.

Un bourri ! Qu’est-ce que c’est que ça, un bourri ?

lambert.

Tiens, vous qui êtes si savant, vous ne savez pas cela ? Un bourri, c’est un âne.

sophie.

C’est drôle, un bourri ! Je ne savais pas cela, moi non plus.

lambert.

Ah ! voilà, mademoiselle ! on devient savant à