Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 1.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 366 —

1649

crever de rire ensemble, faites vos conclusions, et jugez vous-même que je suis avec passion,

Monsieur,
Votre très-humble et très-obéissante servante,
M. d. R. C.

Suscription : À Monsieur, Monsieur Lené, conseiller d’État. À Corbeil.


14. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LENET.

(Paris) ce 20e mars à minuit.
Monsieur,

Vous faites des triolets[1] comme celui même qui les a inventés. Quand le siège n’auroit servi qu’à vous donner cette science, vous devez vous en souvenir toute votre vie. Je vous en dirois davantage, si je n’étois prête d’aller aux Quinze-Vingts[2], et qu’une saignée m’empêche de vous faire réponse en triolets. Excusez donc une pauvre estropiée qui est avec passion,

Monsieur,
Votre très-humble servante,
M. de Rabutin Chantal.

La suscription de cette lettre et de la suivante est :

À Monsieur, Monsieur Lené, conseiller d’Etat.


  1. Lettre 14 (revue sur l’autographe). — i. On appelle triolet une petite pièce de poésie de huit vers, dont le premier se répète deux fois, et le second une fois, à des places déterminées.
  2. C’est-à-dire, d’après Walckenaer (tome III, p. 386), si je n’étais prête à me coucher et à fermer les yeux. On avait d’abord entendu que Mme de Sévigné voulait dire par là qu’elle avait les yeux malades.