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* 50. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE.

Ce 9e octobre.

J’ai bien de la joie de recevoir de vos lettres, mais je voudrois bien que ce fût pour un sujet moins triste que celui qui vous oblige de me les écrire. Je vous avoue que je suis fort en peine de la santé de notre chère amie[1], et qu’après tant d’autres maux, je ne comprends pas qu’elle ait la force de supporter celui qu’elle a présentement.

Vous me faites espérer pourtant qu’elle en sortira bientôt, et je le crois ; car sans cette espérance (quoi que vous disiez de mon amitié), je vous assure que je ne serois pas consolable. Je vous remercie, mon cher Monsieur, de toutes vos nouvelles ; il y en a deux ou trois dans votre lettre que je ne savois point. Pour celles de M.  Foucquet, je n’entends parler d’autre chose. Je pense que vous savez bien le déplaisir que j’ai eu d’avoir été trouvée dans le nombre de celles qui lui ont écrit. Il est vrai que ce n’étoit ni la galanterie, ni l’intérêt qui m’avoient obligée d’avoir un commerce avec lui : l’on voit clairement que ce n’étoit que pour les affaires[2] de M.  de la Trousse[3] ; mais cela n’empêche pas que je n’aie été fort touchée de voir qu’il les avoit mises dans la cassette de ses poulets, et de me voir nommée parmi celles qui n’ont pas eu des

    rité qui allait jusqu’à l’outrage, et qu’on traitât Scarron, Pellisson, et Mlle  de Scudéry de canaille intéressée. » (Notice biographique, p. 68 et suivantes.)

  1. Lettre 50 (revue sur l’autographe). — i. Sans doute Mme  de la Fayette : voyez la note 2 de la lettre 21.
  2. Mme  de Sévigné avait d’abord écrit : « pour celui (l’intérêt) de M.  de la Trousse ; » puis elle a effacé celui et écrit au-dessus de la ligne « les affaires. »
  3. Voyez la note 4 de la lettre précédente, et la note 6 de la lettre 39.