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agréable et de si obligeant. Il faudroit être bien exempte d’amour-propre pour n’être pas sensible à des louanges comme les vôtres. Je vous avoue donc que je suis ravie que vous ayez bonne opinion de mon cœur, et je vous assure de plus, sans vouloir vous rendre douceur pour douceur, que j’ai une estime pour vous infiniment au-dessus des paroles dont on se sert ordinairement pour expliquer ce que l’on pense, et que j’ai une joie et une consolation sensible de vous pouvoir entretenir d’une affaire où nous prenons tous deux tant d’intérêt. Je suis bien aise que notre cher solitaire[1] en ait sa part. Je croyois bien aussi que vous instruisiez votre incomparable voisine[2]. Vous me mandez une agréable nouvelle en m’apprenant que je fais un peu de progrès dans son cœur ; il n’y en a point où je sois plus aise de

    réfléchi démontre que sa date véritable est le mardi au soir, 18 novembre. Ici l’on continue l’examen de la question des gabelles, qui avait été commencé la veille : voyez la lettre précédente. La maladie de la Reine donne d’ailleurs la date de la manière la plus positive. La transposition de cette lettre jetait beaucoup d’obscurité sur cette partie de la Correspondance. » (Note de l’édition de 1818.) — La copie Amelot met cette lettre à sa vraie place, à celle qu’elle a ici. Dans la copie de Troyes, elle vient, comme dans les anciennes éditions, après celle du 1er décembre, et l’on a même eu soin de la dater du 2 de ce mois.

  1. Arnauld d’Andilly. Voyez la note 6 de la lettre précédente.
  2. Élisabeth (ou Isabelle) de Choiseul, fille du marquis et maréchal de Choiseul Praslin. Son mari, Henri de Guénégaud, seigneur du Plessis et de Fresnes, ancien trésorier de l’Épargne, fut enveloppé dans la disgrâce de Foucquet, et conduit à la Bastille, au mois d’août 1663. Il perdit la plus grande partie de sa fortune, par suite des restitutions auxquelles le condamna la chambre de justice. — Le château de Fresnes, où se trouvait Mme de Guénégaud, au moment où Mme de Sévigné écrivait ses premières lettres sur le procès de Foucquet, était situé dans la Brie, arrondissement de Meaux, à deux lieues de Pompone ; il a été longtemps habité par le chancelier d’Aguesseau.