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1691
permission d’établir une madrague[1] pour la pêche du thon auprès d’une terre[2] que j’ai sur le bord de la mer ; le revenu de cette terre en seroit plus considérable dans les suites, et l’on m’assure que cela ne peut intéresser aucun de mes voisins. C’est une grâce que l’on a accordée à beaucoup de particuliers : j’ose me flatter que vous voudrez bien m’honorer de votre protection pour l’obtenir, puisque je suis avec un attachement très-sincère, et avec plus de respect que personne au monde,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
GRIGNAN.

A Grignan, le 1er mars 1691.



*1317 — De Madame de Grignan à Le Bret de Flacourt[3].

Comme je suis plus sensible que M. de Grignan à ses propres affaires, trouvez bon, Monsieur, que ce soit moi

  1. « Pêcherie faite de câbles et de filets, pour prendre des thons, qui occupe près d’un mille en carré, dont il est parlé dans l’Ordonnance de la marine. » (Dictionnaire de Trévoux.)
  2. Mazargues, près de Marseille. Voyez la lettre suivante, et en outre tome V, p. 43, fin de la note II, et plus loin la lettre de Mme de Grignan à Mme de Coulanges du 5 février 1703.
  3. LETTRE 1317 (revue sur l’autographe). — Pierre-Cardin le Bret, sieur de Flacourt, Pantin, etc., conseiller au grand conseil en 1668, maître des requêtes en 1676, intendant à Limoges en 1681, de Dauphiné en 1683, de Lyon en 1686, de Provence en 1687, et premier président du parlement d’Aix depuis 1690 (voyez tome IX, p. 572, note 23). Il mourut en mars 1710. — Il avait épousé Marie Veideau de Grandmont, fille de François, seigneur de Saint-Lubin, conseiller au parlement, et de Marie Courtin. Moréri ne lui donne qu’un fils, qui lui succéda en Provence, et une fille, Marie, qui fut mariée à Antoine-François Meliand, conseiller d’Etat.