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nouvelles. Tous les plaisirs ont leur revers : je suis ici comme une petite reine ; mais ma maison d’Aix m’agite les dessins y arrivent ; on ne les rend que tard, les ouvriers ne travaillent point, on m’annonce tous les guignons du monde :je ne sais quel remède y apporter ; je ne saurois m’attacher ni me détacher de cette maison. Le dépit voudroit éteindre ma flamme ; mais item[1] je suis dans la rue à Saint-Michel ; et notre pauvre commerce rompu, tout dégingandé au moins, ne comptez-vous ce malheur pour rien ? Je vous avois promis de jolies lettres de Belombre : vraiment j’en suis bien loin aujourd’hui ; et l’affaire des Cadières renvoyée à Aix qui me retient mon pauvre la Boulie[2] :enfin je suis de très-mauvaise humeur ; ce qui me console, c’est que tous les magistrats le sont encore plus que moi. Monsieur de Beauvais chasse la sienne tant qu’il peu[3] : c’est très-bien fait. On dit que M. de Saint-Àignan[4] est nommé gouverneur du Dauphin. Ce sont des nouvelles de Marseille ; n’allez pas les croire.
Mon jardinier veut absolument que je vous prie de
- ↑ 3. « Mais toujours est-il que, » etc.
- ↑ 4. Voyez ci-dessus, p. 72, note 1.
- ↑ 5. Mme de Simiane parle sans doute ici de François-Honorat-Antoine, frère du duc de Beauvillier et du duc de Saint-Aignan (dont il va être question), nommé au siége de Beauvais en 1713. Evêque scandaleux, même pour le temps, menacé de dégradation et de déposition juridique, il avait été contraint de donner sa démission au commencement de 1728, et mis en retraite à l’abbaye de Saint-Victor de Marseille. Entre autres goûts peu ecclésiastiques, il paraît avoir eu celui de la chasse, et Mme de Simiane y fait peut-être allusion ici. Voyez sur lui Saint-Simon, tomes X, p. 369 et suivantes, et XV, p. 342, et le Journal de Barbier, tome I, p. 251. Son successeur(1728-1771)fut Etienne-René Potier, fils du duc de Gesvres, cardinal de Gesvres en 1756.
- ↑ 6. Paul-Hippolyte de Beauviilier, duc de Samt-Aignan, frère puîné du duc de Beauvillier (le gouverneur du duc de Bourgogne), qui,
