Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/175

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On prétend qu’il y a eu quelque altercation entre M. et Mme de Monaco, en ce que le premier vouloit être nommé 17 avec sa femme dans les actes de souveraineté[1] : que la princesse n’a pas voulu ; qu’ils se sont séparés; que l’un est retourné à Paris, et que l’autre demeure à Monaco :cela est comme certain. Vous aurez incessamment Mme Guion[2]14.

Que je vous suis obligée, mon cher Marquis, de la relation de Soissons[3] ! Je crois que vous me la donnez : elle est charmante, et m’a bien divertie, aussi bien que ceux à qui je l’ai lue. Quand nous aurons des curiosités, il faut qu’elles entrent dans notre commerce.

Je remercie très-humblement Madame la Marquise de sa réponse sur l’étoffe ; je suis très-contente de cet éclaircissement si j’en fais usage, j’aurai recours à vous et à Mme de Caumont, que j’assure de mon tendre attachement.

Je suis bien aise que vous ne m’ayez pas grondée plus que vous ne l’avez fait sur les petits volets : je vous craignois horriblement. On m’assure que rien ne sort des mains d’Eiragues. Il y a ici tout plein d’histoires

  1. 13. Louise-Hippolyte de Grimaldi, princesse de Monaco, fille d’Antoine et de Marie de Lorraine Armagnac (voyez tome VII, p. 157 note 4), avait épousé le 20 octobre 1715 Jacques-François Éléonor Goyon de Matignon, qui quitta son nom pour prendre celui de sa femme (Grimaldi) et le titre de duc de Valentinois (voyez tome II, p. 163, note 1). Elle était devenue souveraine par la mort de son père, arrivée le 2o février précédent (1731 ), et mourut le 39 décembre de la même année, à l’âge de trente-cinq ans, transmettant la principauté à son fils aîné. Son mari mourut en 1751. Voyez Saint-Simon, tome XII, p. 48 et suivantes.
  2. 14. Il y avait à cette époque une famille de Guyon, dont le dernier représentant fut Joseph de Guyon de Crochant, mort archevêque d’Avignon en 1756.
  3. 15. Du congrès de Soissons, réuni en 1728 ? Voyez M. Henri Martin, tome XV, p. 155.