Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/194

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malcontente : il est trop chargé d’ouvrage, et M. Lainé, avec sa permission, s’est un peu trop diverti à ce morceau-là. Mais il n’y a point de remède ; il faut le garder. Mme de Barbentane[1] a bien voulu se charger de faire payer à Mme la marquise de Caumont les vingt livres de poudre qu’elle a eu la bonté d’acheter pour moi. Il me reste à lui faire cent mille remerciements, dont je vous prie, mon cher Marquis, de m’ acquitter envers elle. Vous savez le mariage de Mlle d’Uzès avec le fils de M. le duc de la Vallière; elle sera Mme la duchesse de Vaujours [2]. Nous venons de perdre le pauvre marquis de Vins[3]6, que je regrette tout à fait.

Adieu, mon cher Marquis. Je suis excédée de lettres : j’ai ri avec les joyeux ; j’ai pleuré avec les affligés, et sur le tout déploré la condition humaine qui fait prendre tant de sortes de figures en un instant.

  1. 4. Du temps de Mme de Simiane, les Robin et les Puget étaient coseigneurs de Barbentane ; ces deux familles existent encore et continuent de porter l’une et l’autre le nom de Barbentane.
  2. 5. Louis-César de la Baume le Blanc, petit-neveu de Mlle de la Vallière. d’abord comte, puis marquis de la Vallière, et à son mariage duc de Vaujours, épousa le 19 février 1732 Anne-Julie-Françoise de Crussol, fille du duc d’Uzès et de sa seconde femme (voyez tome X, p. 34o, note 8).
  3. 6. Le marquis de Vins (voyez tome II, p. 499, note 1, et tome IX, p. 98, note 3) mourut à Paris. le 10 février 1732, à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Il s’était défait en mai 1716 de sa charge dans les mousquetaires noirs (Dangeau, tome XVI, p. 373). En lui s’éteignit la descendance d’Hubert Garde, sieur de Vins, fameux chef des ligueurs en Provence. Le nom d’Agoult que prenaient les Vins leur venait du mariage d’Hubert avec Marguerite d’Agoult, sœur du comte de Sault.