Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/213

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c’est. Vous aurez dimanche la case7 Bandol. J’aifait ce que j’ai pu pour que Mme de Bandol voulût voir Belombre c’est l’affaire d’une heure il me paroit qu’elle en auroit envie, mais que le temps lui manquera. C’est votre affaire, Monsieur vous êtes intéressé à l’honneur de Belombre. Vous avez un bon cœur, Monsieur, vous avez des entrailles, vous savez ce que c’est qu’un vieux et ancien domestisque d’un père et d’une mère tendrement aimés : voilà un pauvre vieillard affligé que je vous présente, Monsieur: il n’étoit pas domestique, mais excellent sculpteur, qui a travaillé toute sa vie aux châteaux de Grignan et de la Garde c’est un ouvrier qui a été admirable, et de pair avec les plus fameux; il travaille encore à quatre-vingts ans qu’il possède; au surplus bon et honnête homme. Ce misérable père a un fils qui le soulageroit dans sa vieillesse il s’est avisé de donner un soufflet à son sergent, le voilà aux galères pour la vie. Il est venu à moi tout en larmes je lui ai dit toute l’impossibilité de ravoir ce fils il le sait, il m’a montré cette lettre que je vous envoie de l’abbé de Suzes, aumônier du Roi. Je vous conjure, Monsieur, de vouloir accueillir charitablement et cordialement ce pauvre homme, cela le consolera dites-lui que vous lui accordez votre protection et puis dans la suite nous verrons s’il y auroit quelque moyen de le servir réellement. Il sera content de cela, et vous me ferez un sensible plaisir. Quand je vois un vieux bonhomme que j’ai vu toute ma vie mêlés que Jean de Matheron avait eus avec la communauté de l’Escale, dont il était seigneur.

7. La case, la maison, la famille. Voyez tome JI, p. 387, note 7. 8. Anne-Louis-François de la Baume de Suze, prieur de Gigny, abbé de Saint-Léon de Tout (1709), aumônier du Roi, etdepuis1722 doyen des chanoines-comtes de Lyon. Il était neveu ducomtedeSiize et de l’archevêque d’Auch, dont il est question tome VI, p. 198. 11 mourut à Lyon le si mai 1737.

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