Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

• i86

ï?34

IO3. DE MADAME DE SIMIANE A d’hÉRICOURT. Du 8 juin 17341.

Mon Dieu! Monsieur, dans quelle situation devezvous être, et Mmes de Bonneval2 il n’y en a jamais eu de si cruelle. Je la partage de tout mon cœur, et je vous assure que cette nouvelle m’a jetée dans une tristesse dont je ne reviens point. Quelle espèce de victoire où tout le monde périt! On est ici dans une peine mortelle il n’y a point de famille qui ne soit intéressée à cet événement, et ceux qui savent leur sort sont presque moins à plaindre3 que les autres. Le courrier d’aujourd’hui nous apprendra ces funestes détails. On attend des horreurs aussi du côté de l’Allemagne; et le tout pour un roi pris, perdu, et dont on n’espère pas l’installation 4. Dantzick (s3 juin), à la situation critique de Stanislas, et aux morts Jes deux derniers maréchaux de Louis XIV, celle de Berwick devant Philisbourg (le 12 juin), et celle de Villars à Turin (le 17). LETTRE io3. 1. Malgré cette date, qui est celle de la première fdition, malgré même la date du 11 juin qui se lit au bas de l’au:ograpbe de la lettre suivante, il nous paraît presque impossible que Je ne soit point de la sanglante bataille de Parme, gagnée le 39 juin sur les Impériaux par les maréchaux de Coigny et de Broglie, que parle ici Mme de Simiane; àpropos des petites affaires plus ou moins rives qui ont précédé, ces expressions, ce ton seraient bien exagérés :t emphatiques. Il est à remarquer en outre que le départ de Urne de Simiane pour Belombre, annoncé dans cette lettre-ci du 8 tour la fin du mois, eut lieu le 2 août, comme on le voit par la ettre io5, ci-après, p. 189. Nous croyons cette lettre io3 et la iuïvante de juillet voyez à ce mois le Journal de Barbier. 2. M. de la Fare, fils de Mme de Bonneval et mari de la sœur le d’Héricourt, servait sans doute en Italie voyez la lettre suivante. 3. « sont moins à plaindre. » (Édition de 1773.)

4. Ce membre de phrase: « et le tout. pasi’installatiou, » manlue dans l’édition de 1773. Le roi Stanislas était depuis la comnencement de l’année assiégé dans la viile de Dantzick. L’héroïque entative du comte de Plélo est du 27 mai, la capitulation de la Peyrouse du 23 juin, la reddition de Dantzick, précédée de l’éra-