Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

a56

1536

deux vis et les écussons; mais nous tâcherons d’imiter Messieurs les Anglois.

Il est arrivé un accident à mes pauvres petits livres que vous avez eu la bonté de donner à M. Vial, aumônier des galères4. On lui a saisi à la douane de Lyon et les siens et les miens, par des ordres, tout frais moulés, d’examiner tout ce qui est imprimé. Tout est donc dans cette douane8. Il n’a pas eu le temps d’attendre. Il a recommandé cette affaire à un marchand de Lyon, dont il ne sait même pas le nom. Bref, j’ai écrit à M. Poultier, et je n’ai qu’une chose à craindre, c’est qu’il ne soit pas à Lyon; en ce cas, j’aurai recours à vous, Monsieur. Ces petits livres sont rares, chers et précieux, et destinés à Pouponne voilà de grandes raisons de vouloir les retrouver.

Vous ne savez donc rien encore de votre destinée, Monsieur? Mais, mon Dieu! que vous parlez bien sur tout cela, et sur les hommes, et sur la confiance en la pureté de la conscience et des intentions Comment la délicatesse et la sensibilité peuvent-elles pénétrer dans une âme munie de principes si justes et si vrais ? Mettezles donc en usage, s’il vous plaît les remèdes à tous nos maux sont en nous. Quand irez-vous à votre charmante maison, ou, pour mieux dire, château ? Je le desire pour vous, et que tous les bonheurs du monde vous arrivent, mais surtout celui de penser quelquefois que ceux de ce bas monde ne sont pas les véritables et je vous laisse avec ce petit trait de morale, Monsieur, et v ous embrasse sans façon de tout mon cœur. 4. Ces mots aumônier des galères, ne sont pas dans le texte de 1773.

5. « Tout est donc cette douane. » {Edition de 1773.) 6. Cette petite phrase n’est pas dans l’édition de 1773.