Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/358

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maîtresse du monde, les Lucrèces, les Émilies, les 5 Fulvies5, etc.

Parlons à’Jtkalie, pour ne pas quitter la rime. Yous m’avez dit, Monsieur, précisément tout ce que je voulois savoir. Me voilà bien en vous attendant; car si vous me tenez parole*, vous serez à temps de nous faire répéter notre leçon. Le fort de Pouponne, c’est le sentiment, d’où il arrive que ce qu’elle déclame selon son petit goût et son intelligence vaut cent fois mieux que ce que nous lui apprenons; je viens de l’éprouver à cette dernière scène5, qui commence

Te voilà, séducteur.

Je ne croyois pas qu’elle la sût elle la dit mieux que tout le reste. Les choses qu’elle dit le moins bien, ce sont -les simples, et où il ne faut pas de déclamation c’étoit le triomphe de la le Couvreur6. Pour Pouponne, il lui faut de la fureur, c’est une petite Duclos7. Pour l’habit, Mme de la Tour veut l’habiller elle-même j’ai toujours demandé une poupée sur l’usage des diadèmes nous ne l’avons point à Aix, le croiriez-vous bien? Au reste, nous vous attendons par bien des raisons, Monsieur, mais 3. Emilie est du théâtre plutôt quede l’histoire, et au nom ^Emilie est venu se joindre assez naturellement celui de la Fufoie que Corneille lui a donnée pour confidente dans son Cinna.

4. « car si vous nous tenez parole. » (Édition de 1773.)

5. A la dernière entrée d’Athalie, acte V, scène v.

6. Adriennele Couvreur, célèbre actrice du Théâtre-Français, née à Fismes en i6go, mourut le î3 mars 1730; elle réforma la déclamation, et fit abandonner les cris et les lamentations mélodieuses dont abusaient les actrices médiocres, et en particulier Mlle Duclos, qui l’avait précédée sur la scène française et f demeura plus longtemps qiûelle. {Note de fédition de 1818.)

7. Marie-Anne Duclos, autre actrice célèbre, dont le mérite principal consistait dans un bel organe, mourut en 1748. {Ibidem. j