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xxxiv LETTRES INEDITES

  • l398 bis. DE CHARLES DE SÉVIGNÉ

AU COMTE DE PONTCHARTRAIN.

Aux Rochers, ce 1èe janvier 1695.

Monseigneur

Le maire de Nantes[1] m’a écrit depuis quelques jours que le syndic[2] avoit obtenu permission de M. de Nointel de vous présenter une requête sur tous les besoins pressants de la communauté. Il me mande aussi, Monseigneur, qu’ils ont mis dans cette même requête un article pour mon logement dans la ville de Nantes, et que par une délibération unanime, ils ont cru vous devoir représenter qu’il étoit de leur honneur et de la dignité de ma charge de me donner cette distinction[3]. Permettez-moi en cette occasion, Monseigneur, de vous supplier très-respectueusement de me donner des marques de la protection que vous avez eu la bonté de me promettre : le succès de cette affaire, selon qu’il sera favorable ou malheureux, fera une grande impression dans tous les esprits à qui j’ai affaire. Il n’est pas besoin, Monseigneur, de vous représenter que la bonne volonté que la ville de Nantes me témoigne, même en mon absence, ne peut guère tirer à conséquence, puisque je suis le seul de tous mes confrères, tant de cette province que de toutes les autres, qui n’aie[4] point d’établissement dans mon dé

  1. LETTRE 1398 bis (revue sur l’autographe) -- .1 Le maire de Nantes était alors le sieur Proust.
  2. 2. René d’ Action, sieur du Plessis, conseiller du Roi, et son procureur syndic en la ville et communauté de Nantes. Il avait acheté cette charge en 1692.
  3. 3. Nous avons vu plus haut (p.XXV) que Charles de Sévigné demandait, avec la charge de lieutenant de Roi dans le comté nantais, « un logement dans la ville de Nantes. »
  4. 4. Charles de Sévigné avait d’abord écrit « qui n’ait, » puis il a