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3i6 CH. DE SÉVIGNÉ ET DACIER

comme il ne peut s’en dispenser en conscience, je lui demande avec empressement contre M. D**les mêmes dépens que M. D** demande contre moi. Et ferez justice’.

REPONSE AU KOUVEAU COKTBEDIT.

Monsieur,

̃M. de S* répond si peu aux raisons que j’ai eu l’honneur de vous représenter, et il est d’ailleurs si disposé perdre sa cause, que je pourrois toit bien sans aucun risque me dispenser de le suivre dans les nouvelles objections qu’il fait plutôt pour disputer que pour se défen re. Cependant je veux bien lui accorder encore lasatisfaction qu’il desire, et lui donner le plaisir de lire quelques remarques que j’ai faites sur les principaux endroits de son contredit; car je n’ai pas le temps de faire une réponse suivie, et ce n’est déjà que trop abuser de votre bonté. Je m’en rais donc mettre ici ses objections et mes réponses.

M. de S* « C’est assez pour un homme qui a passé les quinze premières ajnées de sa jeunesse en qualité de courtisan ignorant et qui depuis dix années est devenu provincial, d’avoir trouvé de fameux déienseurs de son opinion, et d’avoir partagé tous les beaux esprits. »

Rêpoms. f)i M. de S* est content de ce médiocre avantage, il pourra se pi on jrer souvent le même plaisir. Les beaux esprits sont sujets à se pt écccuper et à se tromper comme les autres; car, comme dit Hippcrale etc’estpour moi le saint du jour), danslaplus grande abondance il se trouve toujours de la pauvreté Les erreurs sont proportionnées à la foiblesse de notre esprit. II n’en est pas de même des vérités il faut que notre intelligence s’élève jusqu’à elles; elles ne descendent pas jusqu’à nous, et ne cherchent pas à nous gagner t. Finale de requête.

2. Daciervenait de publier en 1696 et 1697 deux volumes d’une traduction d’Hippocrate. Dans sa Préface, il avait déjà cité ce mot qui se trouve vers la fin des Piàcttiies d’Hippocrate (tome I, p. aîo de la traduction de Dacier) « Les honiinfcs sont si bornés et si misérables, que dans la plus grande abondance il ne 1* Use pas de s’y trouver de la pauvreté. » Voyez au tome IX, p. 264 de VHippocrate de M. Littré.