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lu LETTRES INÉDITES

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être plus médiocre. Je ne crois pas, à. vue de pays, que dans celui de la principauté d’Orange, très-peu éten- due, la capitation puisse produire pour le Roi quinze ou vingt mille francs mais ceux qui l’exigent ne s’oublient pas ordinairement. Faites entrer, je vous supplie, notre ministre dans ces réflexions. Je sais bien qu’il ne faut pas mettre ce pays d’Orange sur un autre pied que les sujets du Roi, puisqu’ils le sont devenus; mais on y seroit à temps l’année prochaine, et cependant les choses s’y établiroient au contentement du maître, et on ramènerait8 3 ces esprits indisposés avec plus de facilité. Je n’ose en écrire moi-même, mon cher frère, parce que je dois toujours être le premier à procurer les avantages du Roi; mais je les trouverois présentement plus dans ce petit adoucissement de retardement que dans le payement d’une somme si modique. Je vous conjure surtout de ménager mes intérêts en sorte que le ministre reçoive mes remontrances comme un effet de mon zèle, mais d’un zèle qui s’éclaire quaud on voit les choses de près. Je voudrois bien aussi que tout cela se passât sur le pied d’une confidence de vous et de moi à lui, sur l’assurance de l’attention qu’on aura toujours que les ordres seront exécutés comme ils doivent l’être; il faudroit même ménager, si mes remontrances sont approuvées, qu’il parût qu’elles viennent de moi, qui ai pris le parti, après avoir bien établi les intérêts du Roi et ponctuellement exécuté ses ordres, d’apporter dans le reste tous les adoucissements que j’ai pu dans toute cette petite contrée d’Orange. Je ne vous fais point d’excuses de mes libertés je suis en possession il y a longtemps de vous fatiguer; mais çomme vous ne m’en 3. Il y a remmènerait dans l’autographe; dix lignes plus loin passa, pour passtit.