Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/604

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5i8 NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

Pendant sa longue disgrâce, le comte de Bussy copia sur ces deux registres toutes les lettres qu’il avoit reçues de Mme de Sévigné, etles réponses qu’il lui avoit adressées, Ilexiste quelqueslacunes dans ces deux volumes, particulièrement à l’époque du procès que Mme de Coligny eut à soutenir contre le marquis de la Rivière, son second mari. On a aussi cherché à en faire disparoître plusieurs passages, que la différence des encres a quelquefois permis de lire sous les ratures. La.plupart des fragments et des lettres entières qui n’ont pas été jointes à la première édition des lettres du comte de Bussy ont été croisés sur ce manuscrit par deux lignes transversales. Quelques changements ont été faits entre lignes par la marquise de Coli<my, ce, dont l’éditeur s’est assuré en les comparant avec des lettres de cette dame que M. de Laguiche lui a également communiquées. On n’a eu aucun égard à ces altérations, et le texte de Bussy a été conservé, à moins que les surcharges ne fussent la correction d’une inadvertance.

L’épître dédicatoire qui est à la tête de ce recueil est adressée par le comte de Bussy à sa fille; elle est aussi de la main de Bussy, et signée de lui. C’est peut-être une des plus belles lettres que Bussy ait écrites; elle contient un éloge vrai, exprimé d’une manière originale, du talent épistolaire de Mme de Sévigué. Placée au nombre des pièces préliminaires de cette édition S on l’a en outre gravée, et elle orne le deuxième volume, comme fac-similé de l’écriture de Bussy.

Ce manuscrit n’est à la vérité qu’une copie, et les originaux des lettres de Mme de Sévigné au comte de Bussy paroissent entièrement perdus mais cette copie a le plus haut degré d’authenticité que l’on puisse desirer, puisqu’elle est écrite tout entière de la main du comte de Bussy. Il paroît d’ailleurs que la portion de cette correspondance qui a été connue jusqu’à présent, et contre laquelle il ne s’est jamais élevé de doute, n’a point été publiée sur les lettres originales, mais d’après ce même manuscrit; et ce qui le fait penser, c’est que l’on retrouve dans l’imprimé toutes les corrections que la marquise de Coligny avoit faites de sa main sur le manuscrit de son père. Comment pourroit-on supposer que le comte de Bussy eût lui-même pris plaisir à composer des lettres dont plusieurs durent vivement piquer son amour-propre? D’ailleurs, les lettres de Mme de Sévigné se font reconnoitre à des traits qui leur sont propres, et, comme l’a dit avec raison M. Grouvelle, on ne fait pas du Séngnè comme on fait du Saint-Évremond. m

2° Un volume in-4o, écrit en entier de la main de Bussy, intitulé r. Aux pages xxi et xxu du tome I de 1818.