Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 14-2.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

406 LEXIQUE DE LA LANGUE [SOU

Je voudrois bien que ce que je vous ai mandé de M. de la Trousse ne retournât point à sa source. (VII, 461.)

SOURD, DE.

ID Substantivement, emploi proverbial

Nous entendîmes, après dîner, le sermon du P. Bourdaloue, qui frappe toujours comme un sourd, disant des vérités à bride abattue. (Gr. VI, 33a.)

a° Peu sonore

Cette petite chambre est sourde. (VI, 36i.)

3° Peu bruyant

Nous écoutâmes, le maréchal (de Belle fonds) et moi, cette tragédie (Esther) avec une attention qui fut remarquée, et certaines louanges sourdes et bien placées, qui n’étoient peut-être pas sous les fontanges de toutes les dames. (VIII, 477-)

4° Qui ne fait pas d’éclat

M. de Turenne est mal avec M. de Louvois, mais cela n’éclate point; et tant qu’il sera bien avec M. Colbert, ce sera une affaire sourde. (III, 33g.)

SOURDEMENT.

On a dit sourdement qu’elle (la Reine) iroit au voyage si son mari y alloit. (IV, 5a8.)

On a vu sourdement M. le duc du Maine, mais non pas encore chez la Reine. (1736, III, 35o.)

SOURIS, au figuré

Cette souris de douleur qui lui court (au chevalier de Grignan) à une main, puis à l’autre, est aujourd’hui sur le genou. (VIII, 23a.) Les mots douleur qui court expliquent bien la métaphore de souris. (ÉVEILLÉ) COMME UNE POT]£e DE SOURIS

Je lui disois tantôt (au comte de Guitaut), le voyant éveillé comme une potée de souris « Mon pauvre Monsieur, il est encore bien matin, pour se coucher. » (Gr. V, 3oa.)

J’y trouvai (chez le médecin de l’Orme) la Bertillac. qui est comme une potée de souris. (17 a6, IV, 29.)