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7o LEXIQUE DE LA LANGUE [MAN

MANGER.

i° Divers emplois figurés

Cette bonne petite princesse {Mademoiselle de Blois) est si tendre et si jolie, que l’on voudroit la manger. (VI, 1S6.)

C’est (Pauline) une petite fille à manger. (VI, 3yg, 38o.) Puisqu’il (Toulongeon) ne m’a point fait de réponse, je ne veux plus de commerce avec lui que pour le manger jusqu’aux os quand j’irai en Bourgogne. (B. VII, 466.)

C’est dommage de laisser son esprit (du jeune marquis de Grignan) inculto. Je ne sais s’ il n’est pas encore trop jeune pour le laisser manger de tout il faut examiner si les enfants sont des charretiers, avant que les traiter comme des charretiers on court risque autrement de leur faire de pernicieux estomacs. (V, 317.)

L’armée étoit à Deinse le 16’ le Roi y devoit arriver ce jour-là pour la faire marcher près de Gand et manger ce bon pays. (Mme de Grignan, V, 441-)

2° Dévorer, consumer

Je pense fort souvent. à cet air impétueux qui vous mange. (IX, 34.)

MANGERIE.

Il y a quatorze couverts à chaque table. Cela fait une assez grande mangerie. (Gr. II, 307.)

L’étoile de la mangerie s’est mise en ce pays (en Bretagne) malgré moi. (VII, a.)

MANIER.

Soleri jure qu’il ne retournera plus auprès de vous qu’il ne puisse vous dire qu’il a vu et manié votre fils. (VIII, 284.)

Si j’avois lit cela dans quelque roman, je me ferois un château en Espagne d’en voir la vérité. Je Vsà vue et maniée. (Autogr. VII, 317.) Il est question des enchantements de Versailles.

Manié.

Cet endroit manié par le P. Bourdaloue a composé le plus beau et le plus chrétien panégyrique. (B. VII, a5i.)

MANIÈRE.

i° Façon d’agir, de penser, de sentir

J’admire la manière de vos dames pour la communion. (Gr. II, 148.)