Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/104

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1676 la saison moins avancée ne m’avoit point fait souhaiter votre arrivée plus tôt que la sienne[1] ; que c’étoit l’extrême envie que j’avois de vous voir qui me faisoit vous conjurer de me donner cette petite avance ; que je la méritois, par la seule raison de la discrétion que j’ai eue de ne vous avoir point voulu tirer de votre château plus tôt qu’au départ de M. de Grignan[2] ; que j’avois pris sur moi tout le temps dont vous m’aviez rendue la maîtresse, et qu’en un mot je vous conjurois, comme je fais encore de tout mon cœur, de songer à partir ce mois-ci, comme nous en sommes demeurées d’accord. Je crois que M. de Grignan ne trouve rien d’injuste à tout mon procédé. Je vous ai mandé le peu d’argent qu’il vous faut, en attendant qu’il vienne. Je crois que votre voiture doit être la litière jusqu’à Roanne, et la rivière jusqu’à Briare, où vous trouverez mon carrosse. Voilà, ma fille, l’essentiel du contenu de ma lettre, au cas qu’elle soit perdue[3].

L’abbé Bayard me mande que j’ai très-bien fait de ne point aller cet automne à Vichy ; que les pluies continuelles ont rendu les eaux très-mauvaises ; que Saint-Hérem et Plancy[4]qui étoient allés exprès, n’en ont point pris ; qu’il n’y avoit que M. de Champlâtreux[5] qui n’étoit guère content : enfin sa lettre m’a fait un plaisir admirable ; je ne savois pas trop bien d’où venoit mon

  1. 2. « Souhaiter que votre arrivée précédât la sienne. » (Édition de 1754.)
  2. 3. « Au départ de M. de Grignan pour l’assemblée. » (Ibidem) — L’assemblée des communautés s’ouvrit à Lambesc, en 1676, le 9 novembre.
  3. 4. Les trois dernières phrases de cet alinéa manquent dans l’édition de 1734.
  4. 5 Voyez tome II, p.110, note 3 et tome IV p.453, note 5.
  5. 6. Louis Molé de Champlâtreux, conseiller au parlement de Paris. (Note de l’édition de 1818.)