Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/138

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1676 Les dates que vous trouvez de Mme de Soubise[1] sont, Dieu merci, de celles dont je ne me souviens pas. Il faut qu’il y ait eu quelque rudesse marquée à ces fêtes de Versailles, car Mme de Coulanges me vient de mander que du jour d’hier la dent avoit paru arrachée : si cela est, vous aurez bien deviné qu’on n’aura point de dent contre elle. Vous me parlez fort plaisamment de la maladie de mon amie Coulanges, et tout ce que vous dites est vrai. La fièvre quarte de celle du faubourg[2] s’est heureusement passée. J’ai envoyé votre lettre au chevalier sans peur et sans reproche ; je l’aime tout à fait ; et mon pichon, je voudrois bien le baiser : je m’en fais une petite idée[3] ; je ne sais si c’est cela ; je verrai quelque jour toutes ces petites personnes. J’ai peine à comprendre celle de huit mois : elle est[4] toujours bien résolue de vivre cent ans ? Je crois que ces Messieurs qui se sont battus dans la rue en vivront autant. Cette punition, pour s’être rencontrés l’été sur le pavé, est fort plaisante et fort juste. Je voudrois bien qu’il y en eût aussi pour ceux qui ont le mal qu’avoit la Vallière[5] : il y a longtemps que ce mal me choque aussi bien que vous. Adieu, ma très-belle et très-aimable : j’achèverai ceci dans la bonne ville.

Vendredi, à Paris.

M’y voici donc arrivée. J’ai dîné chez cette bonne Bagnols ; j’ai trouvé Mme de Coulanges dans cette chambre belle et brillante du soleil, où je vous ai tant vue, quasi

  1. 8. « En parlant de Mme de Soubise. » (Édition de 1784.)
  2. 9. Mme de la Fayette.
  3. 10. « Une jolie idée. » (Édition de 1734-)
  4. 11. Dans les éditions de Perrin : « est-elle. »
  5. 12. Voyez la lettre du 16 octobre précédent, p. 106 et 107. — Cette phrase ne se trouve que dans notre manuscrit.