Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/238

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nous trouvons, comme vous dites, qu’il y a de la feuille qui chante[1] à tout ce mélange des dieux et des hommes ; cependant il faut respecter le P. le Bossu. Mme de la Fayette commence à prendre des bouillons, sans en être malade ; c’est ce qui faisoit craindre le desséchement.


629. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, lundi 26e juillet[2].

Monsieur de Sévigné apprendra donc de Monsieur de Grignan la nécessité d’avoir plusieurs maîtresses, par les inconvénients qui arrivent de n’en avoir que deux ou trois ; mais il faut que M. de Grignan apprenne de M. de Sévigné les douleurs de la séparation, quand il arrive que quelqu’une s’en va par la diligence. On reçoit un billet du jour du départ, qui embarrasse beaucoup, parce qu’il est fort tendre ; cela trouble[3]la gaieté et la liberté dont on prétend jouir. On reçoit encore une autre lettre de la première couchée, dont on est enragé. Comment diable ? Cela continuera-t-il de cette force ? On me conte cette douleur ; on met sa seule espérance au voyage que le mari doit faire, qui apparemment interrompra cette

  1. 26. Cette locution revient plusieurs fois dans les lettres suivantes. Voyez celles du 26 juillet et du 4 septembre 1677.
  2. Lettre 629. (revue sur une ancienne copie). — 1. Cette lettre est sans date dans notre manuscrit. Perrin, dans son édition de 1734, la donne à la date du vendredi (lisez : « mercredi » ) 27 octobre ; mais dans son édition de 1754, il l’imprime à la fin du volume, en la datant du 26 juillet.
  3. 2. On lit touche, au lieu de trouble, dans notre copie et quatre lignes plus bas la seule pour sa seule.