Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/246

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travaille que de ce côté-là ; mais vous êtes cruelle aussi d’y contribuer comme vous faites ; il y a de la méchanceté : vous m’aimez ; vous me le témoignez ; mon cœur s’ouvre à cette joie, et se confirme de plus en plus dans des sentiments qui lui sont naturels ; vous voyez bien l’effet que cela peut faire[1]. Je ne vois ailleurs que des enfants qui haïssent leur mère. C*** me disoit l’autre jour qu’il haïssoit la sienne comme la peste : par ma supputation elle mouroit ce jour-là ; je fus hier lui faire mes compliments ; il n’y étoit déjà plus. Je lui écrivis un bon billet à mon gré. Il est fort barbouillé du plus grand deuil du monde, mais son cœur est à l’aise. Hélas ! ma fille, vous êtes dans l’autre extrémité, et je vous aime aussi, et vous dois aimer plus que ma vie.

Isis est retournée chez Madame, tout comme elle étoit, belle comme un ange. Pour moi, j’aimerois mieux ce haillon[2] loin que près. On ne parle que des plaisirs de Fontainebleau.


1677

631. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME ET À MONSIEUR DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 30e juillet.

Quand je vous écris[3]de grandes lettres, ma chère enfant, vous avez peur que cette application ne me fasse

    il n’a fait jusqu’ici, etc. » (Édition de 1754.) — Le membre de phrase : « je vous assure, etc., » manque à l’édition de 1734.

  1. 20. La lettre finit ici dans la première édition de Perrin (1734).
  2. 21, Voyez plus haut, p. 202, la lettre des 3 et 7 juillet précédents.
  3. Lettre 631 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. « Quand je vous écris de longues lettres, vous avez peur que cette application ne me fasse malade, et vous croyez que je le suis quand je vous en écris de courtes. Savez-vous ce que je vais faire ? ce que j’ai fait jus-