Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/274

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1677 Guintrandi[1], qui nous a beuglé[2] l’Inconstante. Arnoux est plus joli, mais il est trop joli, car il chante à Versailles ; il espère que Monsieur de Reims le prendra[3] ; il a sept cents livres à la Sainte-Chapelle ; il se plaît fort à Paris, il est jeune. Voyez si vous penseriez qu’un petit garçon tel que le voilà se pût borner à Grignan dans l’espérance d’un bénéfice : c’est une raillerie ; vous lui donneriez cinq cents écus, qu’il ne le voudroit pas[4]. Ôtez-vous donc cela de l’esprit, Monsieur le Comte, et faites comme moi quand je vois qu’on languit chez moi, qu’on espère mieux, qu’on se croit misérable, en même temps il me prend une extrême envie de ne voir plus ces gens-là[5] : est-on bien aise de leur faire violence et de les voir languir ? Hélas ! je languis bien moi-même, ma chère bonne, en votre absence[6]. Je me réjouis de votre santé ; si vous

  1. 30. Dans les éditions de Rouen et de la Haye : « Votre monsieur Arnoul (dans la Haye Arnoult) est venu à Livry avec Guintrandy. Nous suivons le texte de Perrin.
  2. 31. Dans les deux éditions de Perrin : « qui avoit beuglé. »
  3. 32. Dans les deux éditions de Perrin : « le prendra pour sa musique. » Dans le texte de la Haye : « le prendra à sept cents livres à la Sainte-Chapelle. »
  4. 33. Ce membre de phrase ne se lit que dans les éditions de Perrin.
  5. 34. Nous reproduisons le texte de Rouen ; celui de la Haye donne : « Quand je vois des gens chez moi qui ne sont pas contents, il me prend une extrême envie de ne les voir plus. »
  6. 35. Tout ce qui suit manque dans les éditions de Rouen et de la Haye, sauf l’avant-dernière phrase de l’apostille du mercredi, qui se rattache ici de la manière suivante : « …en votre absence, et vous aviez raison de dire l’autre jour… avec votre chienne de Provence. » La première édition de Perrin (1734), après :   « est-on bien aise… de les voir languir ? » termine ainsi la lettre : « Voilà ce que vous aurez pour ce soir, ma très-aimable enfant. Je ferai réponse vendredi à votre lettre du 4e. Je me réjouis de votre santé, etc., jusqu’à : « un assez joli remède. » La seconde édition du chevalier (1754), la seule qui donne l’apostille de mercredi tout entière, n’a pas le membre de phrase : « est-on bien aise, etc. »