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1676C’est ce bon patriarche qui maintient encore l’ordre, et la règle, et le calcul dans votre maison ; et si vous avez le malheur de le perdre, ce sera le dernier accablement pour vos affaires.

Ceux qui ont parié que notre cardinal iroit à Rome, ont gagné assurément. Il a été à Lyon deux jours plus tôt que les autres : je suis comme vous, je suis persuadée qu’il le falloit ainsi, puisqu’il l’a fait. La difficulté, c’est de faire passer cette opinion dans la tête de tout le monde. Je dis la même chose pour le mariage de M. de la Garde. C’est une chose très-plaisante que d’entendre la marquise d’Uxelles [1] parler froidement là-dessus, comme d’un ami qui l’a trompée et qui lui a fait un mauvais tour.

Je vous loue fort, ma fille, de vous être remise à vous baigner sagement dans votre chambre. Si vous trouvez quelquefois des discours hors de leur place dans mes lettres, c’est que je reçois une des vôtres le samedi ; la fantaisie me prend d’y faire réponse ; et puis le mercredi matin j’en reçois encore une, et je reprends sur des chapitres que j’ai déjà commencés ; cela peut me faire paroître un peu impertinente : en voilà la raison. Il y a plus de dix jours que j’ai fait réponse à ce que vous me dîtes d’Alby ; Monsieur de Mende[2] l’a eu, chargé de pensions.

On me mande que la belle Madame a reparu dans le bel

    dont on ne peut se dispenser sans une grossièreté pleine d’ingratitude.

  1. Marie de Bailleul, mère de feu M. le maréchal d’UxelIes, étoit amie de M. de la Garde, au point d’entretenir avec lui un commerce de lettres suivi durant plusieurs années, quoiqu’il ne roulât absolument que sur les nouvelles de la cour et de la ville. (Note de Perrin, 17S4.)
  2. Voyez plus haut, p. 14, la lettre du 11 août précédent et la note 4 de cette lettre.