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653. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Vichy, mardi 21e septembre.

Je suis fâchée de n’avoir point reçu aujourd’hui de vos nouvelles ; mon cœur est triste, et je me représente toujours que vous êtes malade : on ne peut prendre aucune confiance dans le sang que vous avez, et le mien en est troublé ; j’espère que demain je serai hors de cette peine. Corbinelli est demeuré à Paris avec une fièvre tierce et une rêverie qui fait peur. Je crois que d’Hacqueville nous louera l’hôtel de Carnavalet, à moins que Mme de Lillebonne ne se ravise et n’en veuille pas sortir à cette Saint-Remi : je reconnoîtrois bien notre guignon à cela. Je me porte à merveilles, hors que je n’ai pu souffrir la douche ; c’est que je n’en avois nul besoin cette année, et qu’elle prenoit trop sur moi. Je finis demain mes eaux ; je me purge jeudi ; vendredi à Langlar. Je laisse le chevalier en bon train ; il se trouvera très-bien de ses eaux ; je crois qu’il aura tout achevé dans huit ou dix jours. Adieu, ma très-chère enfant : j’embrasse les Grignans, grands et petits. Il faut que le mousquet et la pique du petit marquis soient proportionnés à sa taille.


654. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Vichy, mercredi au soir 22e septembre.

Il me revient une lettre du 15e. Je crois qu’elle est allée faire un tour à Paris. Le chevalier en a reçu une du bel abbé de cette même date[1], qui me fait voir au moins

  1. Lettre 654. — 1. Dans l’édition de 1734, la lettre commence