Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/360

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À Livry, mardi au soir.

Je suis venue coucher ici, ma très-chère, sur le dos de Mme de Coulanges ; l’abbé Têtu y est, et le bon Corbinelli ; il fait un temps divin. Le bon abbé est demeuré à Paris avec tous mes gens, pour déménager ; il est enrhumé : tout cela ensemble l’a déterminé. Je m’en retournerai jeudi avec Mme de Coulanges ; je coucherai peut-être ce jour-là chez elle, en attendant que je sois rangée. Ma chère enfant, l’espérance de vous voir, de vous attendre, de vous bien recevoir, me vaut mille fois mieux que toutes les eaux de Vichy, quoique j’en sois parfaitement contente. La nouvelle de Quanto est fausse, et la belle Ludres est à Versailles avec Monsieur et Madame[1]. Tout ce qui est ici vous fait mille amitiés. Je suis toute à vous, ma très-chère : c’est une vérité que je sens à tous les moments de ma vie[2].


662. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

À Paris, ce 13e octobre 1677.
Six semaines après que j’eus écrit cette lettre (650, p. 318) je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.

Il y a quatre jours que je suis revenue de Vichy. J’y portai un souvenir bien tendre de votre amitié, de votre bonne et agréable conversation[3], de la beauté de Chaseu,

  1. 24. La Gazette du 16 octobre rapporte que les ambassadeurs de Messine eurent successivement audience le 12 octobre, à Versailles, du Roi, de la Reine, du Dauphin, de Monsieur et de Madame.
  2. 25. Cette dernière phrase n’est pas dans l’impression de 1754.
  3. Lettre. — 1. De votre bonne et agréable réception, de la beauté de Chaseu, de votre conversation, de ma nièce de Coli-