Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/41

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1676 cauld[1]. Le repas et la conversation, tout fut digne de louanges ; on en sortit tard. Je revins chez la d’Escars admirer encore la beauté de notre linge et de nos étoffes ; tout sera à merveilles[2]. Je repassai chez Mme de Coulanges ; on me gronda de m’en revenir. On me veut retenir sans savoir pourquoi, et je suis revenue le mardi matin, qui étoit hier. Je me promène dans le jardin avant qu’à Paris on ait pensé à moi.

Les inquiétudes d’Allemagne sont passées en Flandre. L’armée de M. de Schomberg marche : elle sera le 29e en état de secourir Maestricht[3]. Mais ce qui nous afflige comme bonnes Françoises, c’est ce qui nous console comme intéressées : ils ont beau se presser, on est persuadé qu’ils arriveront trop tard[4]. Calvo n’a pas de quoi relever la garde ; les ennemis feront un dernier effort, et d’autant plus qu’on tient pour assuré que Villa-Hermosa[5] est entré dans les lignes, et donnera un dernier assaut avec le prince d’Orange[6] : voilà l’espérance

  1. 12. Nous avons déjà dit que la Rochefoucauld avait trois filles, qui moururent toutes trois au commencement du dix-huitième siècle, et dont aucune ne fut mariée.
  2. 13. Ce membre de phrase manque dans l’édition de 1734. À merveilles (au pluriel) est l’orthographe de l’édition de 1754, comme aussi celle du Dictionnaire de l’Académie de 1694.
  3. 14. Le 26 août le maréchal de Schomberg arrivait aux environs de Tongres, et, après un assaut désespéré, le prince d’Orange leva le siége le lendemain. Toute sa grosse artillerie fut prise dans sa retraite. Voyez, l’Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 246 et 247.
  4. 15. « Et qui nous console comme intéressées, c’est qu’on est persuadé que, quelque diligence qu’ils fassent, ils arriveront trop tard. » (Édition de 1754.)
  5. 16. Gouverneur des Pays-Bas espagnols, et général des troupes d’Espagne. (Note de Perrin, 1764.) — Il était arrivé le 23 au camp devant Maestricht, voyez la Gazette du 29. — Pour Calvo, qui commandait à Maestricht, voyez tome IV, p. 558, note 20.
  6. 17. « Et doit se joindre au prince d’Orange pour un assaut général. » (Édition de 1754.)