Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/415

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1678 à moi quand vous êtes avec un ministre. Vous avez tous deux raison de m’aimer, car je vous aime extrêmement tous deux. Pour votre estime, c’est une grâce que vous me faites ; mais pour sortir promptement de l’embarras des compliments, je vous dirai que j’ai mis l’autre lettre que je vous viens d’écrire à la tête du fragment des mémoires que vous m’avez demandé, afin que le ministre la voie, et le Roi même, si le cas y échéôit[1], et que cela donne envie de voir ma guerre de 1651 et celle de 1652, c’est-à-dire ce que je fis en ce temps-là, et les lettres que le cardinal Mazarin m’écrivit alors[2].


à corbinelli.

Je fais ce que vous me conseillez, Monsieur : cela ne sauroit nuire ; je ne plains pas mes peines. J’ai fait depuis dix ans et je ferai encore bien des pas inutiles, mais j’en ai fait quelqu’un qui a servi, et j’en ferai encore bien d’autres[3]. Je crois comme vous que le Roi se veut raccommoder avec moi, et je ne suis pas trop éloigné d’y entendre ; car après tout je considère qu’il ne se faut pas faire

    loin : « c’est une pure grâce ; » deux lignes après : « Je vous dirai que je vous ai écrit à la tête du fragment de mes mémoires que vous m’avez demandé, de manière que cela seroit bon pour être vu de M. de Pompone et même du Roi, si le cas y échoit. Je vous laisse tout cela à gouverner, mais je vous redirai ici ce que je vous ai dit dans l’autre lettre, qui est que si la campagne de Mardick alloit plus loin que le ministre, il faudroit leur donner envie de voir ma guerre de 1651 et de 1652, c’est-à-dire ce que je fus en ce temps-là, et les lettres que le cardinal Mazarin m’écrivit. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)

  1. 3. Notre manuscrit porte échoioit ; celui de la Bibliothèque impériale, écheoit.
  2. 4. Voyez les Mémoires de Bussy, tome I, p. 205 et suivantes, 220 et suivantes.
  3. 5. « Et j’en ferai bien encore d’autres, » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)