Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/432

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d’aujourd’hui, vous êtes bien éloigné d’avoir sujet de lui parler de la sorte.

Ma fille se porte un peu mieux : elle vous fait, et à vous, ma chère nièce, mille amitiés.


686. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN ET DE MADAME DE COLIGNY À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le même jour que je reçus cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Chaseu[1], ce 22e mars 1678.

du comte de bussy rabutin.

Vous me demandez ce que je dis de la prise de Gand, Madame ; je ne sais plus qu’en dire : je suis épuisé sur les louanges[2]. Je voudrois dire au Roi bien plus juste-

    pressions « Pour les louanges de ce prince-là, je ne suis pas en peine qu’on les confonde un jour avec celles du Roi : vous y mettrez bon ordre, puisque vous vous en mêlez. « Je vous envoie un petit couplet de chanson sur l’air de la bergère Célimène. On me le donna hier ; vous le trouverez beau et juste pour le Roi

    Nous verrons toute la terre
    Assujettie à ses lois ;
    Pour l’amour ou pour la guerre,
    Dès qu’il daigne faire un choix,
    Un dieu lui prête son tonnerre,
    Un autre dieu son carquois ! »

  1. Lettre 686. — La lettre est datée d’Autun dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 2. On lit ici de plus, dans quelques éditions, ces mots qui ne sont ni dans nos manuscrits ni dans les éditions anciennes : « Mais je croirai faire un assez bel éloge du Roi d’écrire ses actions d’un style simple et noble, à peu près comme celui que vous connoissez. Il est vrai que je vous supplierai de m’écrire souvent sur ce sujet, pour honorer mes mémoires de certains tours qui sont dignes des