Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


à écrire pour l’affaire du blé. Je vous conjure de parler fortement, afin que nous ayons une grosse somme. Il ne faut que les demander pour les gens que nommera Janet. Avez-vous Rippert ? J’ai envie de vous savoir servi comme vous le méritez : vous êtes du moins aimé comme vous le méritez ; et je vous réponds que personne ne pouvoit se mieux acquitter de ce devoir. Je vous aime, mon très-cher Comte, je vous honore, je vous souhaite, et je vous embrasse de toute la tendresse de mon cœur, qui est grande.

Suscription : Pour Monsieur le Comte.’

Au revers extérieur de la lettre pliée, on lit en P.S. : Ne manquez pas d’écrire aux Colberts, à l’abbé[1] aussi[2].


* 688. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, ce 28e avril.

J’ai épuisé tout mon esprit à écrire à la Maison et à Boucart : vous n’aurez que le reste. M. le cardinal de

  1. 13. Sans doute l’abbé de Grignan.
  2. 14. Mme de Grignan, ayant contrevenu à quelque loi somptuaire, essuya vers ce temps-là une petite avanie dont il n’est parlé dans aucune de nos lettres ; mais le fait nous a paru curieux. Voici comment Mme de Seneville l’a raconté à Bussy dans sa lettre du 25 avril 1678, que nous avons revue sur le manuscrit de la Bibliothèque impériale, ainsi que la réponse de Bussy, dont la fin est effacée, mais peut cependant se lire sous les ratures, à l’exception de deux ou trois mots : « Je ne saurois fermer ma lettre sans vous dire que votre belle cousine de Grignan, étant ces jours passés au Petit-Saint-Antoine (église d’un séminaire de l’ordre de Saint-Antoine, situé entre les rues Saint-Antoine et du Roi-de-Sicile), toute couverte d’or et d’argent, malgré l’étroite défense et la plus exactement observée que jamais, essuya la réprimande et les menaces d’un commissaire, qui en