Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/468

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1678 Je suis bien aise que vous m’ayez éclairci de la conduite du cardinal de Retz, qui de loin me paroissoit changée ; car j’aime[1] à l’estimer, et cela me fait croire qu’il soutiendra jusqu’au bout la beauté de sa retraite.

Je trouve comme vous que Mme  de Rohan et M. de Vardes font bien de marier leurs enfants, et que Vardes ne sera pas plus loin de revenir à la cour, ayant vendu sa charge, qu’auparavant ; mais je crois aussi qu’il n’en sera pas plus près. Il est vrai que Tilladet est bien au dessous des quatre capitaines des gardes du corps ; mais après l’avoir fait égal en charge, on le fera égal en honneurs : fions-nous-en à son patron[2] :

Je suis fort aise du mariage du fils de Jeannin : une belle-fille rendra encore sa maison plus agréable, qui l’étoit déjà beaucoup. Adieu, ma chère cousine : aimons-nous bien toujours tous quatre ; nous ne saurions mieux faire ; nous n’en aimerons jamais de plus dignes d’être aimés : vous jugez bien que dans les quatre sont compris nos plus chers enfants[3].

Mais j’oubliois de vous dire que j’ai enfin lu la Princesse de Clèves avec un esprit d’équité, et point du tout prévenu du bien et du mal qu’on en a écrit. J’ai trouvé la première partie admirable ; la seconde ne m’a pas paru de même[4]. Dans le premier volume, hormis quel-

  1. 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale on lit : « j’aimois, » corrigé d’une autre main en : « j’aime » et après les mots : « pas plus près, » à la fin de la première phrase du paragraphe suivant : « qu’enfin on ne revient point en ce siècle. »
  2. 4. Louvois. Voyez la note 12 de la lettre précédente p. 460.
  3. 5. Les mots : « Mme  de Grignan et Mme  de Coligny » ont été écrits en marge et d’une autre main dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale ; trois lignes plus loin, ce manuscrit donne : « qu’on m’en a écrit ; » deux lignes après, paru y est remplacé par semblé ; à la fin de la phrase suivante, on y lit : « tout est naturel, rien ne languit. »
  4. 6. Le roman se divise en quatre parties. Dans l’édition originale,