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1678

697. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Trois semaines après avoir écrit cette lettre, j’écrivis encore celle-ci à Mme de Sévigné.
À Bussy, ce 23e juillet 1678.

Cette lettre-ci sera courte, ma chère cousine, car c’est un remerciement : vous avez donné à un des enfants[1] de mon bailli de Forléans votre chapelle de Bourbilly. Ce bailli l’est aussi de la terre d’Époisse. Si vous n’avez regardé que moi dans ce bienfait, je vous en rends mille grâces, et je sens cela avec ce cœur que vous connoissez, qui sait encore bien mieux aimer que haïr. Si Guitaut a part en tout ou en partie à votre présent, je lui laisserai tout le soin de la reconnoissance. Le vassal, ce me semble, auroit trop de vanité, s’il vouloit être de moitié de quelque chose avec son seigneur. Raillerie à part, ma chère cousine, en quelque vue que vous ayez fait la chose, je vous remercie du remerciement que vous m’avez attiré.

J’attends votre sentiment sur le jugement que j’ai fait de la Princesse de Clèves : si nous nous mêlions, vous et moi, de composer ou de corriger une petite histoire, je suis assuré que nous ferions penser et dire aux principaux personnages des choses plus naturelles que n’en pensent et disent ceux de la Princesse de Clèves.

Adieu, Madame je vous aime toujours de tout mon cœur ; la Coligny fait la même chose. Mais à propos d’elle[2], il lui vient d’arriver un grand malheur : son

  1. Lettre 697. — 1. L’abbé Poussy. Voyez le commencement de la lettre du 9 août, p. 467.
  2. 2. Le texte du manuscrit de la Bibliothèque nous a paru ici préférable à celui de la copie que nous suivons d’ordinaire et qui donne ainsi les deux dernières phrases de la lettre : « À propos d’elle, il vient d’arriver un grand accident à son grand oncle et à sa petite tante : ils ont versé, etc., cependant ils n’en auront, Dieu merci ! que le mal. »