Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/483

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1678 Sully, et nous en revînmes le 31e. Outre le premier président et sa femme, M. et Mme  du Houssay, il y avoit encore l’évêque de Langres[1], Mme  de Chamilly[2], le commandeur Brûlart[3], M. d’Épinac[4], M. et Mme  de Toulongeon, et l’abbé Bonneau ; et comme Tavannes ne pouvoit coucher tant de gens, M. d’Épinac nous emmenoit les soirs, M. et Mme  de Toulongeon, l’abbé Bonneau, ma fille et moi coucher à Épinac qui n’est qu’à une demi-lieue de Sully[5].

Il arriva là une chose qu’on n’a peut-être jamais vue dans la maison d’un gentilhomme : nous entrâmes dans la cour de Sully, qui est la plus belle cour de château de France, sept carrosses[6] à six chevaux chacun, et nous

    lustre d’Aguesseau, Marie, épousa Claude Housset, seigneur du Houssay, etc., intendant des finances, chancelier de Monsieur ; elle mourut sans enfants à Paris, le Ier février 1704.

  1. 10. Louis-Marie-Armand de Simiane de Gordes, évêque de Langres depuis 1674 jusqu’au 21 novembre 1695. Voyez sur lui Saint-Simon, tome I, p. 295 et 296 : « C’étoit, dit-il, un vrai gentilhomme et le meilleur homme du monde, que tout le monde aimoit, répandu dans le plus grand monde et avec le plus distingué. On l’appeloit volontiers le bon Langres. Il n’avoit rien de mauvais, même pour les mœurs, mais il n’étoit pas fait pour être évêque ; il jouoit à toutes sortes de jeux et le plus gros jeu du monde… »
  2. 11. Vraisemblablement Catherine le Comte de Nonant, fille du marquis de Nonant. Elle avait épousé en 1660 Érard Bouton, comte de Chamilly et frère aîné du maréchal, gouverneur du château de Dijon.
  3. 12. Denys, frére du premier président
  4. 13. Probablement Louis de Pernes, en faveur de qui la seigneurie de Monetoy, au bailliage d’Autun, fut érigée en comté (1656) sous le nom d’Épinac. Il était frère de Mme  de Toulongeon (belle-sœur de Bussy), et capitaine de cavalerie au régiment Royal. (Note de M. Lalaune, Correspondance de Bussy, tome III, p. 62.)
  5. 14. Sur Épinac et Sully-la-Tour, voyez Itinéraire de Paris à Lyon, par M. Joanne, p. 216 et 217.
  6. 15. Il y a ici d’assez grandes différences entre le texte de nos manuscrits, et celui de l’édition de 1818, où on lit : « …‹›sept carrosses