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1678

704. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN ET DE MADAME DE COLIGNY À CORBINELLI, À MADAME DE GRIGNAN ET À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse, et je commençai par Corbinelli.
À Chaseu, ce 27e septembre 1678[1].
du comte de bussy à corbinelli.

J’étois assez content de mes réflexions sur la Princesse de Clèves quand je les fis ; mais comme je me défiois toujours un peu de l’amour-propre, Mme de Sévigné[2]premièrement, et puis vous, Monsieur, m’avez rassuré. Je ne vous nomme pas beaucoup d’autres approbateurs, parce que la plupart ne me louent que sur ma réputation, et que vous ne le faites tous deux qu’en connoissance de cause. Je ne sais pas si la critique imprimée[3] est du P. Bouhours, mais je l’ai trouvée admirable comme vous faites ; je crois que si nous la lisions ensemble, nous y condamnerions les mêmes choses.

Je n’ai pas lu la Princesse de Clèves avec le dessein de juger si son style étoit propre pour l’histoire ; ce qui m’en souvient, c’est qu’elle conte bien ; mandez-moi ce

  1. Lettre 704. — 1 Cette lettre est datée du 28e dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 2. « Mme de Sévigné premièrement, Monsieur le premier président de Dijon, et puis vous, Monsieur, etc. » (Édition de 1818.) — Cette même édition donne deux lignes plus loin : « pour vous trois, vous ne le faites qu’avec connoissance de cause ; » et elle termine le paragraphe par la phrase que voici : « Si vous venez ici, comme je vous en conjure, je vous ferai voir quelque chose du Roi qui ne vous déplaira pas. »
  3. 3. « Imprimée manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, qui porte à la ligne suivante : « mais je la trouve admirable, » et à la fin du paragraphe : « les mêmes choses, qui me paroissent en petit nombre, »