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de madame de coligny.

Je trouve mon petit mérite si honoré et si bien établi par votre approbation, ma chère tante, que je n’en ai jamais été si contente qu’aujourd’hui, et pour mieux sentir tout le plaisir qu’il y a d’être louée de vous, je n’ai pas même voulu me défier que l’amour-propre m’ait aidé[1]à vous croire ; je vous rends donc mille grâces, ma chère tante, du portrait que vous avez fait de moi à Mme  de Vins ; je m’en fie bien à votre adresse et à votre amitié pour m’attendre à son estime, et je sais tout ce qu’elle vaut.


du comte de bussy.

Je me réjouis avec vous, ma chère cousine[2], et avec la belle Madelonne, de ce que son voyage de Provence est retardé, et de ce qu’elle se porte mieux. Mme  de Coligny l’aime extrêmement ; pour moi, si je l’aimois plus que je ne fais, je l’aimerois trop pour mon repos.


à corbinelli.

Je trouvai[3] ma lettre au Roi fort belle quand je l’eus écrite ; mais on ne peut jamais mieux connoître si elle l’est effectivement, que vous le faites, ni le mieux dire. Il ne me paroît pas que Sa Majesté me dût commander de faire son histoire ; il devroit seulement avoir de la reconnoissance pour la manière dont je parle de lui, qui lui fera bien plus d’honneur que tout ce que diront les

  1. 3. Les deux manuscrits portent ainsi aidé, au masculin.
  2. 4. « Je me réjouis avec vous, Madame. » (Manuscrit de la bibliothèque impériale.)
  3. 5. Dans notre manuscrit, Bussy avait d’abord écrit : « J’ai trouvé, » qu’il a corrigé ensuite en : « Je trouvai ; » le manuscrit de la Bibliothèque impériale porte : « J’ai trouvé. » Deux lignes plus bas, le mot effectivement ne se trouve pas dans ce dernier manuscrit.