Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/564

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1679 Berbisy[1], et je vous conjure de garder pour d’autres occasions à éprouver l’estime et l’amitié très-distinguée que j’ai pour vous deux. Vous ne savez pas ce que vous valez, et combien l’on s’attache à vous quand on vous connoît.

Pour moi, j’ai fait un chemin considérable depuis que je suis dans votre commerce. Mais parlons de M. d’Amboile[2] : c’est un homme que je ne gouverne pas ; je connois et j’aime fort son père, et c’est par là que je ferai ma sollicitation. Comme l’affaire est juste et que le rapporteur l’est aussi, je crois que cela se[3] fort heureusement. Enfin, n’en soyez pas en peine, je ferai très-bien mon devoir. Je vous écrivis l’autre jour une grande lettre de Livry ; nous en sommes revenues, et les airs de séparation commencent fort à me serrer le cœur. Nous avons questionné Madelon sur votre procédé pour elle, que nous trouvons si bon que ma fille l’a mis sur son compte. J’ai prié plusieurs fois Mme  de Coulanges d’écrire à son père à Lyon, pour l’affaire dont vous m’aviez envoyé le mémoire ; elle m’a dit vingt fois : « Oui, oui, oui, je le ferai, je n’y manquerai pas ; » et toujours elle l’oublie ; cela fait que je ne daigne plus lui en parler. Elle est tellement obsédée, elle est si bien à la cour, c’est tellement la mode de l’aimer, que je ne m’étonne point qu’elle nous perde de vue. Adieu, Madame adieu, Monsieur vous devez m’aimer, si c’est une bonne raison que de vous aimer.

  1. 4. Voyez la lettre du 22 décembre 167S, tome IV, p. 294, note 1.
  2. 5. Fils d’Olivier d’Ormesson : voyez la note 2 de la lettre du 8 mai 1676, tome XV, p. 441.
  3. 6. rencontrera