Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/58

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La Mitte[1] n’a point de ramier, au moins de la grande volée. Savez-vous bien qu’elle est assez sotte ? cela n’attire point les chalands. M. de Marsillac est allé en Poitou[2] avec Gourville ; M. de la Rochefoucauld va les trouver : c’est un voyage d’un mois. Mais, ma fille, commencez un peu à me parler du vôtre : n’êtes-vous pas toujours dans le dessein de partir de votre côté quand votre époux partira du sien ? C’est cette avance qui fait toute votre commodité et ma joie. J’approuve vos bains, ils vous empêchent d’être pulvérisée ; rafraîchissez-vous, et apportez-nous toute votre santé. Je vous embrasse de tout mon cœur, et ceux qui sont avec vous.


1676

575. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mardi au soir 8e septembre.

Je couche à Paris, ma chère fille. Je suis venue ce matin dîner chez Mme de Villars pour lui dire adieu ; car il n’y a plus de raillerie, elle s’en va jeudi, et quoiqu’elle ait fort envie de savoir le petit mot que vous avez à lui dire, elle ne vous attendra point. Elle n’attend pas même que cette lieutenance de Languedoc, où l’on dit qu’elle a très-bonne part, soit donnée[3]. Elle s’en va trouver son époux, et jouer son personnage dans une autre cour[4]. Mme de Saint-Géran paroît triste de cette séparation ;

  1. 5. Mme de Senneterre : voyez la lettre du 19 août, ci-dessus, p. 27. — L’édition de 1734 ne donne qu’une initiale : « La M***. »
  2. 6. Sans doute à la Rochefoucauld ou à Verteuil, belles terres de cette maison situées dans l’ancien Angoumois. (Note de l’édition de 1818.) Voyez plus loin, p. 90.
  3. Lettre 575. — 1. Voyez ci-dessus, p.31, notes 5 et 7.
  4. 2. À la cour de Turin. Voyez tome IV, p. 185.