Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/71

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1676 province qu’il désole, et que l’Empereur estime plus que la prise de Philisbourg. Tout contribue au bonheur du Roi : aussi quand j’ai peur pour mon fils, c’est par la raison que l’on fait quelquefois des pertes particulières dans les victoires publiques ; mais de la barque entière, je ne tremblerai jamais[1]

Je suis bien plus en peine de celle qui conduit les hardes[2] de notre cardinal, qui par son malheur fait toujours tout échouer : vous en avez un coin dans votre fortune, aussi bien qu’un quartier dans vos armes[3]. Je pense trop souvent à vos affaires ; j’adore Monsieur l’Archevêque d’en être occupé ; car encore est-ce quelque chose ; mais quand personne n’y pensera plus, que deviendra cette barque ? C’est bien celle-là où je prends intérêt[4]

Je voudrois fort que Mazargues fût vendu, avec la permission de Mlle  de Mazargues[5] Je verrai les desseins

    raine est allé vers Offenbourg et Fribourg en Brisgau, observer les mouvements du Duc de Luxembourg, qui trouvait dans ses quartiers, dit le numéro suivant de la Gazette (19 septembre) « une grande abondance de fourrage et de vivres pour son armée, n’y ayant pas eu de guerre depuis trente ans dans ce pays. »

  1. 21. « Je n’en tremblerai jamais. » (Édition de 1754.)
  2. 22. « Les ballots. » (Ibidem.)
  3. 23. Les Gondi, comme les Grignan, écartelaient de Bretagne, qui est champ d’hermine, à cause d’une alliance commune. À l’égard des Gondi, c’était par Françoise-Marguerite de Silly, femme de Philippe-Emmanuel de Gondi, comte de Joigny, père du cardinal de Retz, laquelle était petite-fille d’Anne de Laval de Montfort, elle-même petite-fille d’Isabeau de Bretagne, cousine germaine d’Anne de Bretagne, qui fut deux fois reine de France ; et quant aux Grignan, c’était à cause du mariage de Gaucher Adhémar de Monteil alors baron de Grignan, qui épousa Diane de Montfort, vers le milieu du quinzième siècle. (Note de l’édition de 1818.)
  4. 24. « C’est bien à celle-là que je prends intérêt. » (Édition de 1754.)
  5. 25. Pauline de Grignan. Voyez la lettre du 28 août précédent, p. 43, et la fin de la note 11.