Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/121

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ce pauvre garçon vous font mille amitiés. C’est au travers de toutes les épines que vous voyez, que j’espère parvenir sûrement à la joie de vous recevoir et de vous embrasser de toute la tendresse de mon cœur.


1680

865. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce mercredi 30e octobre[1].

J’arrivai hier au soir, ma très-chère, par un temps charmant et parfait : si vous êtes bien sage, vous en profiterez, et vous n’attendrez point l’autre lune, à cause des pluies[2] et des mauvais chemins ; je n’avois jamais vu ceux de Bretagne en cette saison[3] Vous savez pourquoi je suis venue sans perdre un moment. Je vous écrivis de Malicorne de quelle façon nous amusions les douleurs et la fièvre de mon pauvre fils ; nous avons enfin réussi, par un bon gouvernement, à le remettre dans son naturel : plus de fièvre, plus de douleurs, assez de forces ; il n’y a plus qu’à le guérir de cette santé, et non pas à le ressusciter : c’est à quoi nous allons travailler. J’ai trouvé le chevalier en parfaite santé[4] ; nous causâmes fort ; il me dit des choses particulières et très-agréables ; vous les apprendrez, car peut-être n’a-t-il osé[5] les écrire. Je suis ravie qu’il soit ici.[6] : je voudrois qu’il y pût demeurer ;

  1. 1. Lettre 865. — 1. Dans l’édition de 1737, cette lettre est datée par erreur du 23e octobre.
  2. 2. « De peur des pluies » (Edition de 1754.)
  3. 3. Le texte de 1737 s’arrête aux mots « en cette saison, » pour reprendre à : « J’ai trouvé le chevalier en parfaite santé. ».
  4. 4. « Je trouvai ici le chevalier à mon arrivée. » (Édition de 1754.)
  5. 5. « N’a-t-il point osé. » (Ibidem.)
  6. 6. « Qu’il soit dans cette maison. » (Ibidem.)