Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Coulanges, et il l’aime encore assez pour en être ravi. Brancas en est désespéré ; il étoit sur le sujet de Mme de Schomberg, comme s’il étoit encore à l’hôtel de Rambouillet. Si Mme de Coulanges pouvoit se venger par une amitié et une liaison avec vous, cela feroit le plus plaisant effet du monde : pour moi, je ménage mes entrées, pour récompense de mes anciens services. Ce que nous croyons, Corbinelli et moi, c’est qu’il ne manquera rien que de l’amitié à toute cette préparation. Adieu, ma chère enfant : il est tard ; je me suis laissé accabler de visites ; vous vous moquez toujours de mes prévoyances, et je suis suffoquée quand j’attends à l’extrémité.


1680

*867. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[1].

[À Paris… novembre ? ]

Monsieur de Vendôme arrivera affamé, et fort bien intentionné d’écumer ce qui reste d’argent dans cette province, et l’on y marchande à vous donner cent aunes de damas. Si ce n’étoit la conscience, on feroit bien mieux de les traiter comme ils vont être. Vous verrez la belle vie que va faire ce gouverneur, et comme il se moquera de leur amitié, pourvu qu’il ait de l’argent ; et peut-être même on ne laissera pas de l’aimer ; au moins, que

  1. Lettre 867 (revue sur une ancienne copie). — 1. Nous laissons ce fragment, que notre manuscrit nous donne sans date, au mois où il a été placé dans le volume des Lettres inédites de 1827 ; mais il nous paraît probable qu’il faisait partie d’une lettre antérieure. Il est question du meuble de damas dans la lettre du 25 mai (tome VI, p. 420), et l’on prévoyait déjà vers ce temps-là l’arrivée du duc de Vendôme (même tome, p. 443, et note 19).