Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/140

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1680 qui leur faisoit peur. Il eut la force de se moquer d’eux, et il leur dit plaisamment que la comète lui faisoit trop d’honneur.[1]En vérité, on devroit en dire autant que lui ; et l’orgueil humain se fait trop d’honneur de croire qu’il y ait de grandes affaires dans les astres quand on doit mourir.[2]

Adieu[3], mon cher cousin ; adieu, ma chère nièce. Mandez-moi de vos nouvelles. Cependant nous allons reprendre, le bon Corbinelli et moi, le fil de notre discours[4].

  1. 4. On lit dans les Mémoires de Choisy, tome LXIII, p. 208 : « Sur ce que Brayer, qui avoit la conversation fort agréable, lui dit, en causant et sans songer à rien, qu’il paroissoit une comète, il se l’appliqua aussitôt, et dit, en s’humiliant et acceptant l’augure : « La comète me fait trop d’honneur. » — Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « On dit fadement au cardinal Mazarin qu’il y avoit une grande comète qui paroissoit ; il étoit alors désespéré des médecins, et ses courtisans crurent qu’il falloit honorer son agonie d’un prodige, dont il eut l’esprit de se moquer, et répondit plaisamment « La comète me fait trop d’honneur. »
  2. 5. La comète de 1680-1681 donna lieu aux fameuses Lettres sur la comète, dans lesquelles Bayle démontra la puérilité des craintes que l’apparition de ces astres inspire à la multitude, préjugé qu’il considère avec raison comme un reste de l’astrologie judiciaire. Note de l’édition de 1818.) La lettre de Bayle à M. L. A. D. C., docteur de Sorbonne, où il est prouvé… que les comètes ne sont point le présage d’aucun malheur, est datée de 1681 et parut en 1682 à Cologne, 1 volume in-12.
  3. 6. Dans notre manuscrit, ce dernier paragraphe est précédé de ces mots, écrits d’une autre main que celle de Bussy : « Tout mon silence ne me fait pas oublier les charmes de vos traductions. » Voyez ci-dessus, p. 59, note 7.
  4. 7. « Mandez-moi de vos nouvelles, et nous reprendrons, le bon Corbinelli et moi, le fil de notre discours. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)