Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/160

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Nous traiterons ce chapitre à ce dîner que je vous prépare, avec notre ami Corbinelli[1], qui ne partira pas sitôt.

Je serai fort aise de voir ce que vous envoyez à Chose : c’est un amusement digne de lui et de la personne qu’il honore de son amitié. Mais est-il possible qu’on n’en vienne point enfin à vous dire de chanter pour sa gloire, et qu’on n’ait pas soin de vous et de vos enfants ? Je le souhaiterai toujours, mon pauvre cousin : c’est tout ce que je puis faire.

La belle Madelonne vous dit bien des amitiés, et à cette veuve que j’aime de tout mon cœur et que j’embrasse avec vous, car on vous aime tous deux par indivis : est-ce le mot ?


1681

* 881. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, 26e mai.

Enfin, Monsieur, vous avez un garçon ; gardez-le bien, car vous n’en faites pas quand vous voulez ; je crois que j’attendois cela pour vous écrire, et je pense en effet qu’on ne peut vous faire de compliment dans une occasion plus agréable que celle-ci : il me semble que j’en suis plus aise que les autres, parce qu’en vérité, malgré mon sot silence, je prends un grand intérêt à tout ce qui se passe dans votre château : ce petit garçon y fait bien ; mais que disent toutes les petites poulettes d’avoir ce petit coq à leur tête ? il me semble que je les vois toutes briller[2]autour de lui, et la Beauté en être encore plus

  1. 2. « Avec notre Corbinelli. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. Lettre 881 (revue sur l’autographe). — 1. Briller, qui est la