Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/164

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ans bien plus en passe que moi d’être maréchal de France ; mais

Ne me reprochez point ce qu’autrefois je fus
Le Roi m’a distingué, je ne vous connois plus.[1]. »


883. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Douze jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus cette réponse.
À Paris, ce 24e juin 1681.

Je vous loue, mon cousin, de n’être point monté sur vos grands chevaux pour vous plaindre du maréchal d’Estrées : vous n’avez que trop perdu de vos anciens amis ; vos enfants vous demandent grâce[2] pour ce qui vous en reste, dont le secours peut leur être nécessaire en l’état où ils sont. Vous auriez même été fâché de vous être plaint sur un ton rude, quand vous verrez qu’il vous fera une très-honnête réponse. Je l’ai vu depuis peu ; il m’a fait par avance les excuses qu’il vous fera, et il ne vous dira point :

Le Roi m’a distingué, je ne vous connois plus ;

  1. 6. Parodie de ces vers que Corneille met dans la bouche d’Horace (acte II, scène III)

    Et pour trancher enfin ces discours superflus,
    Albe vous a nommé, je ne vous connois plus.

  2. Lettre 883. — 1. Il y a grâces, au pluriel, dans le Manuscrit de la Bibliothèque impériale ; et deux lignes plus loin dans l’état, pour en l’état.