Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/178

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1681 faires, quand on achète une charge, que de chercher de l’argent ; mais je vois qu’il y a encore la manière de le donner et de le recevoir. Vous serez bientôt hors de ces embarras, avec l’envie que vous avez de contribuer toujours à tout ce qui peut vous donner du repos. Mon Dieu ! que ce goût est raisonnable et digne de vous, et que le choix que fait votre compagnie, quand il faut parler et montrer ce qu’elle a de bon, est juste aussi ! Si l’on juge d’elle par ce qu’elle fait paroître, on la mettra au-dessus de nos parlements. Il me semble que je vois M. et Mme  de Verneuil[1]vous dire des douceurs, et recevoir agréablement les vôtres. Quand cette princesse vous parlera de moi, répondez bien qu’on ne peut être à elle plus entièrement que j’y suis. Vous avez une sœur de Mme  de la Troche, qui est aimable ; l’aînée vous tiendra compte de tout ce que vous ferez pour elle. J’ai fait des compliments pour vous au chevalier de Grignan, il les a reçus admirablement bien ; il fit valoir au prince[2]le silence et la discrétion de votre départ. Rien ne manque au sentiment et au zèle de celui qui prend vos intérêts ; mais quand on est emmanché à gauche, on ne peut répondre de rien. Ce que vous me mandâtes l’autre jour


    des comptes de Montpellier ; il était lié avec le marquis de Vardes, Corbinelli, M. et Mme  de Grignan ; et c’est sans doute dans un voyage de Provence que Mme  de Sévigné avait fait sa connaissance. Elle en parle rarement ; elle le nomme cependant quelquefois, comme dans la lettre du 22 juillet 1676, tome IV, p. 532, et l’on a quelques raisons de croire que le Monceaux que l’on voit dans quelques lettres n’est autre que M. de Moulceau, dont le nom est altéré. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 2. Le duc de Verneuil était gouverneur du Languedoc ; il mourut le 28 mai 1682. — Voyez tome II, p. 52, note 1, et p. 170, note 1.
  2. 3. Le prince de Conti, auquel le président était attaché. L’édition de 1773, la première où cette lettre ait été imprimée, donne : « il fit valoir en prince. »