Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/198

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1682 votre paquet ; je me doutois bien qu’il y avoit quelque chose dedans pur moi, et après avoir lu mes lettres, j’ai eu curiosité de voir les vôtres[1]. Notre cousine princesse[2] écrit de bon sens ; à la vérité son mari ne lui a pas encore appris à parler bon françois, et je crois même qu’il ne lui apprendra pas davantage, car il n’en sait guère plus qu’elle.[3] Il faut avouer qu’elle est bien contente de notre cousin ; ne croyez-vous pas, Madame, que ce qui augmente sa joie, c’est de savoir maintenant[4] qu’elle n’est point trompée ? car je ne doute pas que sa bonne mine et le grand mérite qu’elle lui crut, ou qu’elle lui sut, ne lui aient fait croire un peu légèrement tout ce qu’il lui dit de sa naissance.


    ne le trouveroit pas mauvais, et j’y trouvai deux autres lettres des mêmes gens pour elle. Je les ouvris encore, et je lui envoyai les quatre lettres ouvertes, en lui écrivant ce billet. »

  1. 2. « Je me doutois qu’il y auroit quelque chose pour moi, et après avoir lu mes lettres, j’ai eu curiosité pour voir les vôtres. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale).
  2. 3. Dorothée-Élisabeth, née en 1645, avoit épousé en premières noces, le 20 novembre 1661, Georges-Louis, comte de Zinzendorf, dont le petit-fils fut le fondateur de la secte des hernutes ; elle se remaria en 1682 avec Louis, comte de Rabutin, et mourut à Vienne le 8 janvier 1725. Elle étoit fille (unique de Catherine de Waldeck et) de Philippe-Louis, héritier de Norvége, duc de Holstein-Wissenbourg, arrière-petit.-fils de Christiern III, élu roi de Danemark en 1535, et dont la postérité, réélue à chaque interrègne en la personne de l’aîné de la maison royale, est devenue héréditaire en 1660, et règne encore aujourd’hui. (Note de l’édition de 1818.) — Voyez tome II, p. 40, note 4.
  3. 4. Voyez les deux lettres de la duchesse d’Holstein et de son mari, dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 307 et 308.
  4. 5. Le mot maintenant, et, deux lignes plus loin, les mots : « ou qu’elle lui sut, » manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.