Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1683 les chirurgiens[1]de Paris sont d’habiles gens. Je vous rends mille grâces de m’avoir parlé à fond du logement de mes bonnes petites amies[2] ; je vois bien que je me puis fier en vous de leur éducation ; ce n’est pas aussi pour elles que je me tourmente ; c’est pour vous et pour M. de Guitaut ; je connois le mérite de ces petites personnes, et je trouve qu’elles font un rôle principal à Époisse. Ma fille vous dit mille choses, Madame ; mais je les gâterois en les écrivant. Elle chante victoire[3] d’un ton audacieux que je crains qui n’attire quelque punition ; car de quoi peut-on répondre en ce monde, sinon de vous aimer et de vous estimer toujours d’une manière toute particulière ?

Je vous conjure tous deux de décider sur ce que M. Gauthier et Boucard vous diront de mes pauvres affaires de Bourbilly. Ayez cette bonté pour votre très-humble sujette.


Notre bon abbé se porte fort bien ; il a un commerce tout séparé avec vous, qui roule sur les fruits de votre bon pays.[4]

Suscription : Semur en Auxois. À Monsieur, Monsieur le comte de Guitauld, chevalier des ordres du Roi. À Époisses, par Semur.

  1. 11. Mme  de Sévigné écrit sirurgiens, ici et dans la lettre 911 (voyez p. 228).
  2. 12. Le couvent d’Avalon. Voyez ci-dessus, p. 215.
  3. 13. Quelque victoire préliminaire dans le long procès d’Aiguebonne ? Voyez la lettre du 9 avril suivant, p. 228, note 3.
  4. 14. Sans doute les vins. Voyez ci-après, p. 232, l’apostille de l’abbé à la lettre du 20 avril suivant. — Dans la première édition on avait imprimé truites, au lieu de fruits.