Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/233

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1683 m’engage à suivre dans cette occasion les conseils de celui que j’ai mis à la tête de mes affaires ; de plus, la pensée de ce mariage de neuf ans avec un fermier, en comparaison de l’attachement passager d’un receveur, m’a frappée au dernier point, et quand je devrois faire de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien, comme je le craignois, je veux du moins en essayer, et me voilà déterminée ; mais je vous dis en secret que c’est vous qui en êtes cause. Ménagez cela suivant cette politique dont vous me donnez des leçons. Je vous remercie fort sérieusement d’avoir voulu donner de votre temps à tous les raisonnements qu’il a fallu faire sur ce sujet.

Ne vous mettez point en peine de M. de Berbisy ; il est fort bien instruit de l’amitié cordiale qui est entre nous.

J’en ai beaucoup de cette amitié cordiale pour M. Trouvé, et il me paroît que le coup est double et qu’il en a beaucoup pour moi. Je suis sa confidente ; il ne me paroît pas qu’il ait l’ombre d’un tort à l’égard de la dame et du domestique de la maison[1] dont il est sorti. C’étoit des marguerites devant des pourceaux[2] : on n’étoit pas[3] digne de lui. Il ne sait présentement où Dieu le jettera. Je n’espère plus de lui faire avoir une cure, parce que ce n’est plus M. de Pellisson[4] qui dispose de celles de Saint-Denis ; cela m’est échappé des mains par ce changement. Je gronde toujours notre M. Trouvé de vouloir corriger le monde. Vous dites des merveilles : il veut travailler, il a raison ; il veut que son travail profite, il a tort. Ne sait-il point encore que ce n’est pas le prédicateur qui

  1. Lettre 911 (revue sur l’autographe). — 1. L’hôtel de Lesdiguières.
  2. 2. Voyez le sermon sur la montagne (Évangile de saint Matthieu, chapitre VII, verset 6).
  3. 3. Dans l’autographe « on étoit pas. »
  4. 4. Voyez tome VI, p. 40, note 16.